A bout de mots...

Notre Diable Qui Etes Odieux




Seule, assise dans sa bergère de style Louis XV qu'elle adorait tant, elle s'adonnait souvent à des plaisirs solitaires. Elle aurait aimé avoir elle aussi, une vie de désir, de conquête, de volupté et puis de lassitude et de dégoût.

Or, elle ne connaissait rien de tout cela. Marise laissait donc vagabonder son imagination. Pour cela, elle avait tout son temps. Une rente, lui permettait d'avoir l'esprit continuellement en vacances et de vivre confortablement bien que sans excès.
Cette vie monotone, même presque inutile, allait pourtant être bientôt bouleversée par une visite innatendue.

Dans le petit village de Bretteville-sur-Ounon, tout le monde connaissait Marise Padagnau. Pour tous, elle était une femme tranquille, transparente et sans histoires.
Alors les villageoises se devaient d'en inventer. Les rumeurs allaient donc bon-train ; mais jusqu'ici aucune n'était vraiment fondée.

Ce jour là, Marise se leva plus tôt que d'habitude. Quelque chose l'empêchait de dormir. Elle avait l'impression ce matin que quelqu'un avait dormi à ses côtés. Les draps étaient encore chauds et la taie d'oreiller portait les traces d'un passage nocturne.
Une anxiété s'empara alors d'elle. Il lui fallait faire vite. Elle se leva, prit son rituel petit déjeuner et sortit faire ses courses comme chaque vendredi.

Chez l'épicière, elle se surprit à regarder les bouteilles de vin. Elle n'en buvait jamais ; pourtant aujourd'hui elle en avait envie. Son panier était deux fois plus rempli qu'à l'accoutumée. "Attendait-elle un invité ?" se demanda l'épicière étonnée de tant d'achats pour une personne seule.
Madame Taupin le lui fit remarquer discrètement en s'étonnant sur l'achat du Bordeaux. "Tiens, du Bordeaux  !" lança-t'elle. Mais elle fut bien déçue car Marise ne semblait pas l'avoir entendue. Marise, pensive, absente resta muette et régla le montant de ses achats et madame Taupin la regarda partir, intriguée.

Toute la journée , Marise se prépara à recevoir quelqu'un. Elle cuisina un véritable festin. Un homme allait venir, ou tout du moins elle espérait que ce serait un homme...


La suite ici...



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10/07/2009
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