A bout de mots...

Notre diable qui êtes odieux (3)



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...

Il était quinze heure quand elle ouvrit les yeux. Elle se réveilla pourtant très fatiguée. Devant la glace, elle se découvrit les cernes d'une jeune femme qui aurait fait l'amour toute la nuit, mais elle n'en avait aucun souvenir. Elle se coiffa, et laissa ses cheveux libres sur ses épaules. Quelqu'un lui avait dit qu'elle était belle comme cela, mais encore une fois impossible de se souvenir de qui aurait pu lui faire un tel compliment.  Elle revêtit sa robe de velours noir, celle qu'elle n'avait pas mise depuis plus de trois ans. Jusqu'ici, elle avait regretté de l'avoir acheté. Elle se sentait mal à l'aise dedans, mais aujourd'hui elle avait envie de la mettre. Marise sortit.

Madame Taupin, toujours accrochée à sa vitrine, eut satisfaction à la voir ainsi.  Son attente était enfin récompensée. Le changement qu'elle voyait chez Marise appuyait ce qu'elle espérait depuis la veille.

- "Tiens, tiens, tiens, j'avais donc ben raison !"
- "Que vous arrive-t'il Mam Taupin ?" lui demande Madame Payard qui venait d'entrer dans la boutique.
- "Et ben, figurez-vous qu'hier la mamselle Padagnau, elle m'a acheté du vin !... Oui oui... Du Bordeaux en plus !  J'l'avais ben dit à mon mari qu'y avait queq' chose qui allait pas. Il voulait pas m'écouter c'te mécréant, et ben v'là que c'matin..."
- "Mam Taupin, j'avais ben remarqué moi aussi qu'elle avait changé la mamselle, mais j'osais pas l'dire."

A la boulangerie, Marise qui était peu bavarde d'habitude, se révéla beaucoup plus ouverte.
- "Comment allez-vous aujourd'hui  Madame Honon, demanda Marise à la boulangère qui sursauta.
- " très bien, très bien, merci."
- " Vous me donnerez un pain et une de ses délicieuses tartes aux fraises dont avez le secret." lui dit Marise.
Madame honon était soufflée ; elle regarda Marise comme si elle la voyait pour la première fois. Marise n'avait jamais pris de tartes aux fraises, pas dans sa boulangerie en tous cas ; elle s'en serait rappelée. Par conséquent, elle ne pouvait pas savoir si elles étaient bonnes ou non.  Etait-ce bien Marise ?!

Madame Taupin toujours en grande discussion avec Madame Payard et deux autres villageoises qui venaient d'arriver, ne manqua pas de remarquer que Marise sortait de la boulangerie avec un emballage de gâteau à la main. Vu la taille de la boîte, elle devait contenir un gâteau bien suffisant pour deux personnes, en jugea Madame Taupin qui avait l'oeil.
- "Tenez, pour qui qu'elle a pris ça à votre avis ?" jeta-t'elle.
Les trois femmes qui l'accompagnaient n'en revenaient pas et restaient bouche bée de stupeur.
- "Mais enfin,c'est pas possible. J'habite à côté d'elle ; j'l'aurais vu si y'avait un homme qui venait la nuit."
Les autres femmes allaient se décrocher la machoîre.


Il était revenu ce soir là, lui rendre visite. Il viendrait tous les soirs dorénavant. Elle se sentait plus à l'aise avec lui. Ils avaient franchi le stade des présentations, de la découverte. Il était toujours peu parlant et seul un regard suffisait pour que Marise comprenne ce qu'il désirait. Elle semblait complètement envoûtée. Marise était emportée dans un tourbillon qui la menait au plus profond des enfers mais n'en avait pas conscience...



La suite est par là...


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17/07/2009
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